Mystère autour des rançons payées aux terroristes
Les personnes enlevées ont-elles versé des rançons pour être libérées ? Si certains malchanceux ont fini par être tués, les otages libérés ne disent pas exactement les circonstances qui ont entouré leur mise en liberté.
Cette question taraude les esprits de chacun lorsqu’on évoque les circonstances qui entourent la libération des personnes kidnappées dans les régions anglophones. Si d’autres ont fini par être tuées, celles libérées ne disent pas exactement les circonstances entourant leur mise en liberté. Si pour certains cas on en sait un peu plus, l’histoire que racontent d’autres otages des groupes séparatistes armés ressemble à un conte de fée. Par exemple, plusieurs mois après la libération de la sénatrice madame Regina Elizabeth Mundi, Capo Daniel, l’un des cerveaux du mouvement séparatistes qui réside hors du Cameroun, révélait que » quarante millions de FCFA avaient été versées au groupe Ambazonia Defence Force du leader des groupes armés Cho Ayaba basé en Norvège ». Cette somme d’argent, poursuit Capo Daniel, » avait été versée par les enfants de madame Regina MUNDI » . Après l’enlèvement des délégués départementaux du Ndian suivi de leur assassinat, l’on apprendra d’un des séparatistes qui a rejoint le centre DDR de Buea , qu’une rançon a même été déboursée par certains proches des défunts. Si l’on revient sur la dernière actualité en date, à savoir l’enlèvement du sous-préfet de l’arrondissement de Bamenda deuxième sur la route vers Nkambe, Nkongho Nicholas Manchang dira plus tard après avoir retrouvé la liberté, qu’il a profité d’un manque de vigilance de ses ravisseurs pour s’échapper. Comment s’est-il échappé ? Cela reste un mystère. Le gouverneur de la région du Nord ouest, Adolphe Lele Lafrique, indiquera à la suite à cet enlèvement du sous-préfet et des dix autres personnes enlevées avec lui, que » le sous-préfet a été libéré à la suite à une opération militaire « . Ces propos en contradiction avec ceux du sous-préfet rendent encore plus opaque le mystère sur ce qui se passe véritablement lorsqu’une personne, autorité, élu, est enlevé par les groupes armés séparatistes. Si au terme de ce rapt du sous-préfet de l’arrondissement de Bamenda deuxième, deux personnes ont été exécutés sommairement par les assaillants, huit autres ont été libérés. Alors, on se demande pourquoi certains ont été libérés par les ravisseurs tandis que d’autres ont payé de leurs vies.
Chacun pour soi dieu pour tous !
Au sein des populations vivant dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, il se dit que les personnes victimes d’enlèvement se forgent elles-mêmes leur libération. Les ravisseurs utilisent les contacts dans le téléphone de leurs otages pour appeler les familles, les proches et autres amis pour verser de l’argent contre la vie de l’otage. Si dans de rares occasions certaines victimes disent avoir versé de l’argent afin de recouvrer la liberté, d’autres par contre préfèrent garder le silence. Certains affirment n’avoir rien payé pour la liberté. Ce qui est sûr, de nombreuses personnes préfèrent souffrir en silence, et ne dénoncent qu’après que la personne enlevée soit en liberté. Quelques rares fois, des opérations militaires ont abouti à la libération des otages. Ces derniers, qui étaient maintenus en otages, vont révéler par la suite que » c’est parce que la famille n’avait pas d’argent pour payer pour leur liberté « . Sur la liste des personnalités enlevées puis libérées dans des circonstances non élucidées, nous pouvons citer entre autres, Kum Henry Ichu, responsable du centre DDR de la région du Nord-Ouest, Ngafesson Emmanuel, aujourd’hui Sénateur, ex Sénatrice du SDF Nkeze Elilia, Maître Suffo Ben du Sdf, Feu Ni john Fru Ndi, le Fon de Bambalang, président de la House of Chief et vice-président de l’assemblée régionale du Nord-Ouest…Le dernier cas en date est celui du sous-préfet d’Idabato enlevé il y a deux mois. Ses ravisseurs avaient exigé une rançon qui se chiffre en milliards de Fcfa.. Est ce ce montant astronomique qui bloque sa libération?

Difficile à savoir