Récurrence de l’insécurité.

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Quand la capitale fait peur

Depuis le début de l’année 2024, la grande criminalité semble avoir pris de l’ampleur dans la capitale politique du Cameroun. Le nombre de viols, d’agressions et de meurtres en nette croissance, a émaillé, comme jamais, le quotidien des habitants, terrés dans la peur.

Depuis quelques mois la capitale politique est devenue le théâtre de la terreur.

Vols à la tire, attaque à l’arme blanche, cambriolage des maisons, vols des véhicules, sont le lot des habitants de Yaoundé. Tenez, il ne se passe pas un mois, sans qu’on ne découvre le cadavre d’un habitant gisant à même le sol, et dont le corps porte des marques de strangulation ou des lésions dues aux multiples coups de poignards reçu. Des images très souvent relayées sur les réseaux sociaux qui peuvent créer la psychose. Des cas de disparition d’enfants et même d’adultes sont devenus légions. Et que dire des cas d’agressions désormais vulgaires.

Plusieurs faits divers enregistrés depuis le début de l’année et récemment, illustrent une poussée de la grande criminalité impliquant très souvent des adolescents. Au quartier Mvan, une femme raconte son agression : « c’était aux environs de 19 heures. Je sortais du travail tentant de stopper un taxi pour la maison en vain. Après plusieurs minutes d’attente, un monsieur au bord d’une voiture a proposé de me raccompagner. Sur le chemin il change de destination et se gare dans une broussaille sombre. Mon bourreau va sortir son couteau, déchirer mes vêtements non sans me menacer de mort si jamais, je tentais d’hurler. Couteau pointé sur ma gorge, prêt à la trancher au moindre faux geste de ma part il va abuser de moi m’abandonnant inconsciente dans cet endroit lugubre ».

Autre lieu autre scène. Nous sommes à Éleveur dans l’arrondissement de Yaoundé 5 où des cris d’un soixantenaire en détresse brise le calme de ce quartier. L’homme s’est fait dépouillé par de jeunes agresseurs qui lui ont dépouillé argent et téléphone : « je rentrais du deuil quand ces jeunes m’ont encerclé me menaçant de leur donner tout ce que je possède. J’ai voulu résister. Ils m’ont poignardé Le Bras. Ce sont les fumeurs de chanvre » lance Pierre tourmenté.

Nous sommes mercredi 07 août, un cas de cambriolage réveille le quartier Acacia dans l’arrondissement de Yaoundé 6. Un couple garé devant une banque a été victime d’un vol de voiture. Fort heureusement l’un des briguants une femme, a été rattrapée par des automobilistes et une foule en furie. Alors qu’elle est en exploitation ses complices ont pris la poudre d’escampette. Quelques jours avant, une récente bagarre organisée par un groupe de jeunes délinquants devant l’église orthodoxe de Bastos a failli ôter la vie à un jeune homme pratiquement poignardé à mort. Conduit dans un bain de sang vers un hôpital son processus vital n’est plus engagé mais son bourreau court toujours. Direction le quartier Emana réputé criminogène avec le cadavre d’un homme la quarantaine qui avait été retrouvé en début de semaine en bordure de route, visiblement poignardé à 18 reprises. Si l’image de ce meurtre hante encore les esprits, son agression continue d’aiguiser la peur dans les maisons.

Des cas comme ceux cités en sus, sont monnaies courantes et peuvent faire craindre le pire aux yaoundéens. Face à cette montée en puissance de l’insécurité qui a installé un climat de peur, l’action des forces de défense et de sécurité serait-elle insuffisante ?

« Les opérations coup de poing des FDS pour protéger les citoyens.

Patrouilles, ratissage, interpellations, les forces de sécurité ne sont pas de marbre face à la flambée des agressions dans la capitale politique. Mais leurs efforts semblent ne pas pouvoir contenir les agressions qui se produisent dans la rue, les taxis, les marchés, les domiciles entre autres. Tout au contraire, le phénomène gagne en intensité au grand désarroi des habitants de Yaoundé pris au piège de l’insécurité.

 La police devrait peut-être songer à renforcer les patrouilles de manière à les rendre permanentes.

L’installation des systèmes de vidéosurveillance dans les petites rues peut efficacement contribuer à l’action de la police dans sa mission régalienne. La fermeture prématurée des portails de certains postes de police inaccessibles à des heures tardives devrait être rallongée 24H sur 24H avec une veille permanente. Entre espoir et désespoir les yaoundéens pourraient être tentés de ne plus croire à des lendemains qui chantent.

Christine Babanda

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