Gaspillage des fonds publics

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Que sont devenus les péages automatiques ?

La construction de ces 14 ouvrages et leurs coûts dans le cadre d‘un partenariat public privé était déjà un scandale financier. Alors qu’ils n’étaient déjà pas livrés, le gouvernement camerounais a décidé depuis bientôt un an de les nationaliser. Sans expliquer pourquoi. Depuis bientôt un an, ils tombent déjà en ruine à travers le pays. Des milliards encore allés en fumée.

Dans une correspondance adressée à Monsieur Philippe Serain, président de Tollcam partenariat Sas ; Emmanuel Nganou Djoumessi, Ministre des Travaux publics a fait savoir en février 2024 que « le Gouvernement du Cameroun a décidé de suspendre l’exécution du susdit projet en mode partenariat public-privé (PPP), en vue de sa mutation en un marché public pour son transfert en pleine propriété à l’Etat ». C’était suite au contrat de partenariat public-privé pour le financement, la conception, la construction, l’équipement, l’exploitation et la maintenance de quatorze (14) postes de péages automatiques sur certaines routes bitumées du réseau routier camerounais. « Comme suite aux conclusions de la quatorzième (14ème) session du comité de suivi de la mise en œuvre du contrat sous rubrique, tenue le vendredi, 02 février 2024, à 10 heures dans la salle des réunions du premier étage de l’immeuble Ministériel N°1 » avait précisé le Ministre. « Aussi, je vous saurai particulièrement gré des propositions concrètes que vous voudrez bien me communiquer, sous huitaine, dans l’optique de faciliter la mise en œuvre rapide et amiable de cette orientation » ajoutait-il à cette occasion.

Le gouvernement camerounais a choisi de consulter les entreprises de BTP, les écoles de formation et même les bureaux d’études techniques avant de lancer les travaux de construction de la toute première usine de production du bitume sur le triangle national. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi avait révélé, dans une interview que cette usine contribuera à baisser le coût des travaux routiers, car le bitume est un composant « essentiel » dans les travaux de construction des routes, selon ses affirmations. Le choix de tirer le coût des travaux routiers vers le bas n’est pas une simple lubie du gouvernement. Emmanuel Nganou Djoumessi présentait plutôt cette réduction des coûts comme un impératif censé permettre au Cameroun de réduire le gap entre les besoins financiers et les ressources disponibles en matière de construction, de réhabilitation et d’entretien des routes.

En réalité, le Cameroun a annoncé le bitumage de 6000 kilomètres de routes dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), la feuille de route décennale du projet de développement du Cameroun. Sauf que le gouvernement n’a pas les moyens de supporter la facture de ce projet, qui va être en grande partie financé par le budget national. Pour faire beaucoup avec peu, l’Etat mise ainsi sur la réduction du coût des chantiers routiers.

Ce qui augure de meilleurs lendemains, car la facture des travaux routiers a toujours été jugée coûteuse au Cameroun. Selon le Conseil national de la route (Conaroute), un kilomètre de route bitumé est facturé à 205 millions de FCFA au Cameroun alors que la moyenne africaine est de 100 millions de CFA. En rappel, ce n’est pas la première fois que le Cameroun pense à réduire le coût des travaux routiers. C’était déjà le cas en 2013 quand le gouvernement projetait de construire des centrales de concassage pour obtenir les granulats à bon prix. Un projet qui n’a jamais vu le jour.

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