Établissements hospitaliers

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Le Minsanté face à la dure réalité

C’est au lendemain de l’installation de Dr Marie Solange Ndom comme directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala que Dr Manaouda Malachie, ministre de la santé publique, a procédé à une visite inopinée à l’hôpital de district de New-bell, avant de découvrir une formation sanitaire dont le visage est bien triste. Comme à travers le pays !

« Ce n’est pas convainquant l’aspect extérieur de votre hôpital. Je suis totalement en désaccord avec vous, ce n’est pas possible ce que je vois là ». C’est sur ce ton dur que le ministre de la santé s’est adressé au Directeur de l’hôpital de district de Newbell. Comme à son habitude, le Ministre de la Santé publique n’a pas dérogé à la règle. Dans le prolongement de ses activités dans la capitale économique du Cameroun, il a choisi d’atterrir dans l’institution hospitalière de l’arrondissement de Douala 2ème sans prévenir. Le constat fait par l’homme d’Etat est déplorable. Un milieu complètement insalubre, les bâtiments dans une véritable décrépitude, des espaces totalement abandonnés dans les herbes ainsi que l’absentéisme de certains personnels, notamment le pédiatre qui était absent au moment de la visite du ministre et n’est d’ailleurs présent à son poste dans cet hôpital que deux fois par semaine alors qu’il est sensé travailler tous les jours. Cette peinture péjorative de cet établissement hospitalier traduit le malaise des patients qui s’y rendent et remet en question le système managérial de son Directeur. « Je viens d’effectuer des visites inopinées dans cette formation sanitaire, l’aspect d’hygiène et de la salubrité reste à refaire ici. Nous avons discuté avec monsieur le directeur de l’hôpital, je lui ai prescrit un certain nombre d’actions urgentes que je veillerais à l’exécution parce que je vais revenir pour regarder cela », a argué dans un air triste, le Ministre de la santé publique.

L’hôpital qui rassure

« Pour moi, un hôpital doit avoir déjà un aspect qui peut inspirer le patient et l’encourager à penser qu’on pourrait trouver la guérison, mais l’aspect extérieur de votre hôpital est à désirer, je pense que même les patients vont fuir. Je pense que c’est important, non seulement de soigner l’aspect des plateaux techniques mais aussi l’aspect extérieur de nos formations sanitaires. Je crois qu’on s’est entendu sur les mesures à prendre et les actions urgentes à mener avec le directeur de l’hôpital pour que cela soit implémenté » poursuit la plus haute hiérarchie dans le domaine de la santé au Cameroun en rappelant la mission qui est la sienne et qu’il mènera sans faille afin de permettre une bonne marche du secteur de la santé au Cameroun : « Nous militons ardemment depuis des années pour une humanisation des services et soins de santé. Ceci passe non seulement par une ressource humaine responsable, professionnelle et accueillante, mais également par un environnement bien tenu, dans des conditions d’hygiène quasi irréprochable et je veillerai personnellement pour que cet état de chose ne foisonne pas ». Une sorte de mise en garde du directeur de l’hôpital et une invite à plus d’ardeur dans le travail.

Manaouda Malachie : Un ministre sur plusieurs fronts

Dans le cadre de ses activités régaliennes, il a procédé à deux réunions avant sa visite inopinée à l’hôpital. La première était une réunion spéciale du comité régional de l’OMS AFRO pour décider de la procédure à adopter pour l’élection du nouveau directeur régional de l’OMS Afrique. Le directeur régional qui a été élu en Août dernier et qui est malheureusement décédé sans pouvoir prendre fonction en février 2025 comme prévu. Le ministre de la Santé publique a profité de cette sortie pour transmettre à la république unie de Tanzanie, toutes les condoléances du Cameroun pour la disparition subite du Dr Faustine Ndugulile. Ils se sont accordés sur une procédure spéciale qui va s’accélérer sur les quatre prochains mois dans l’optique de préparer l’élection du nouveau directeur régional de l’OMS pour l’Afrique qui prendra fonction le 1er juin 2025. Une élection qui se tiendra en marge de l’assemblée mondiale qui a lieu tous les mois de mai à Genève et tous les ministres de la santé se sont entendus sur les mesures à adopter y compris le calendrier arrêté. C’était ainsi l’objectif global sur lequel ils se sont accordés en présence du directeur général de l’OMS pour l’Afrique.

La deuxième réunion portait sur l’évaluation du dispositif de régulation médical mis en place dans la ville de Douala. Un projet pilote qui vise à faire une régulation dans les principales villes avec des ambulances acquis dans le cas de la Covid et d’autres projets et il était question de commencer par un projet pilote sur place à Douala dans le but d’expérimenter cette démarche. Une restitution des résultats a été faite pour les 90 premiers jours et pour le ministre, c’était satisfaisant. Des appels se sont multipliés, environ 5000 et le nombre d’ambulances n’a pas pu couvrir tous les appels et le constat peu appréciable fut celui de certains citoyens qui font des appels pour des raisons au-delà du domaine médical, ce qui n’est pas encourageant, selon Manaouda Malachie. Il est plutôt question selon lui de l’implication de tous pour assurer la bonne réussite de cette initiative. Lors de cette deuxième réunion, de nouvelles orientations ont été apportées à l’effet d’affiner davantage ce projet et le ministre a promis de revenir au mois de juin Douala pour refaire une nouvelle évaluation et penser à impliquer ce projet dans les 9 autres régions.

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