Le marché de Ndogpassi 3 dans la poubelle
Le marché Ndogpassi 3, situé dans l’arrondissement de Douala 3ème, fait face à une insalubrité notoire. Des ordures s’y accumulent et rendent les conditions de vie de plus en plus difficiles chez les commerçants. Des conséquences significatives sur la santé.
Les déchets ménagers, les plastiques et les ordures ont littéralement envahi les comptoirs au marché de Ndogpassi 3. Il est impossible de traverser 10 commerçants sans être assailli par les odeurs nauséabondes, qui obligent les passants à se couvrir le nez avec un mouchoir pour éviter de suffoquer. Une situation devenue banale pour les habitants et commerçants de ce lieu. Le problème d’insalubrité qui sévit dans le quartier est dû en partie à la société Hysacam, chargée du ramassage des ordures, témoigne Sandra Djuissi, une riveraine. « Les équipes de nettoyage peuvent passer jusqu’à un mois sans collecter les déchets et même quand ils viennent, ils ne ramassent pas les ordures totalement », poursuit-elle. Pour Marturin Ngah, le quartier avait autrefois un bac à ordures qui permettait de collecter les déchets mais il a été par la suite enlevé par cette entreprise chargée de la collecte des ordures. « Avant, il y avait d’abord un bac à ordure mais Hysacam a retiré. Cette situation fait que la population continue à accumuler les ordures et cela indispose tout le monde », explique-t-il.
Les commerçants paient le prix fort
Les conséquences de cette insalubrité s’accroissent et touchent particulièrement les vendeuses de nourriture et de fruits. Leurs étals sont installés à côté de ces dépotoirs d’ordures. Les places du marché où elles vendent leurs produits sont ainsi entourées de poubelles et de déchets, ce qui rend difficile la vente de produits comestibles. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les vendeuses, qui sont contraintes de travailler dans un environnement insalubre. « Nous vendons à côté de la poubelle ce n’est pas normal. Hysacam ne fait plus son devoir normalement on ne sait pas ce qui se passe vraiment la population est vraiment dépassée », se plaint une vendeuse.
Brigitte, vendeuse de fruits résume bien les conséquences de cette insalubrité « Déjà que tu vis dans la saleté tu perds une grande quantité de la clientèle qui se plaint de la saleté et on vit aussi étant exposées à de tels microbes que l’on ne connaît même pas ». Cette déclaration met en évidence l’impact économique sur les vendeuses du marché tant leur comptoirs à côté de ces dépotoirs.
La santé des habitants et commerçants en danger
Les conditions insalubres ont également un impact direct sur la santé des commerçants de ce lieu. En effet, la proximité avec des dépôts d’ordures et la présence des microbes et mauvaises odeurs obligent certaines personnes à prendre des mesures pour protéger leur santé « la poubelle rend toujours malade. Nous consommons beaucoup de lait non sucré parceque si on ne consomme pas, à la longue, ça peut créer beaucoup de choses dans l’organisme et cela risque t’emporter seulement » confie une femme du marché. Les populations de ce quartier appellent les autorités compétentes à se pencher sur leur situation afin que les agents d´Hysacam , reprennent les travaux dans cette partie de la capitale économique.
Ange Kamya
Dr Jules Bakon, Médecin généraliste

« Les habitants vivant dans des zones insalubres sont exposés à des risques importants pour leur santé »
L’environnement insalubre peut entraîner divers problèmes ou diverses maladies, dont les plus courantes chez nous. Je pense que l’on peut parler des infections respiratoires dues à la pollution de l’air, des maladies gastro-intestinales dues à la contamination de l’eau, les maladies de la peau. Il y a également beaucoup d’autres facteurs comme peut être l’âge, le contexte d’immunodépression qui rendent les personnes plus sensibles à développer des problèmes médicaux plus sévères. Pour prévenir ou gérer ces facteurs, il faudrait déjà mettre en place un système d’assainissement efficace, éduquer la population par rapport à l’importance de promouvoir des pratiques d’hygiène adéquates, encourager des politiques publiques visant à réduire les pollutions et améliorer les conditions de vie dans les zones urbaines et rurales.
Propos recueillis par Ange Kamya