Le Cameroun classé 4ème pays africain et 14ème mondial avec l’indice de criminalité le plus élevé.
Kidnapping avec demande de rançon, agressions meurtrières, homicides, féminicides, vols à l’arraché, ou encore cambriolage, émaillent la vie de la plupart des camerounais qui vivent étranglés par la peur. Sortir pour la recherche de la pitance quotidienne ou pour l’école, s’avère désormais on ne peut plus dangereux, au regard de nombreux clichés enregistrés chaque jour dans les grandes métropoles. Et tout ceci se passe au nez et à la barbe des autorités.
Le Cameroun est désormais peint comme l’une des destinations les plus dangereuses du monde où il ne fait pas bon vivre du fait de la terreur qui y a installé son nid et continue de pondre ses œufs.
Confrontés à des agressions violentes, à la récurrence des enlèvements avec demande de rançon, à la persistance du cambriolage, des vols, féminicides entre autres, le pays est classé 4ème pays africain et 14ème mondial touché par la grande criminalité, selon les statistiques de Business Insider Africa.
La sécurité des camerounais reléguée au dernier rang n’a jamais été la préoccupation de nos gouvernants boulimiques des détournements des deniers publics, bons élèves du trafic d’influence, du bâillonnement, et de la torture, pour ne citer que ceux-là. D’ailleurs, ce phénomène qui fait perdre le sommeil aux citoyens camerounais, n’a jamais été l’un des enjeux des présidentielles, encore moins de celle à venir.
En tout cas, avec le sentiment d’insécurité qui ne cesse de galoper, le Cameroun qui s’est toujours voulu un pays de paix, pourrait bientôt devenir un pays de l’insécurité permanente.
Délits et crimes insupportables en nette augmentation
Un peu partout au Cameroun, il ne se passe pas un jour sans qu’on n’entende parler d’insécurité. Illustration avec les récents enlèvements enregistrés dans les villes de Yaoundé et Kribi où deux jeunes femmes parmi les centaines de cas avaient été enlevées. Si l’une a eu la vie sauve à la suite du paiement d’une rançon de cinq millions de FCFA (celle résidant dans la capitale politique), l’autre a malheureusement été retrouvée morte dans la rue, probablement faute de paiement de l’argent exigé pour sauver sa vie.
Des cas d’enlèvement de ce type, rajoutés aux agressions meurtrières ou aux cas de vols sont devenus légions.
Ainsi moins d’un Camerounais sur deux, se dit serein quand il sort ou marche seul de jour comme de nuit. Pour certains habitants de la ville aux sept collines, certaines des sorties nocturnes se font de plus en plus rares. C’est le cas de Rosine, qui vit à Bastos, un quartier huppé de la cité capitale : « Le soir où très tôt le matin, je suis pratiquement traumatisée lorsque j’imagine que je vais sortir. Je crains pour ma vie car ici, même les policiers sont pris pour cible ».
Une situation familière à Cédric, habitant du quartier Bali (un lieu réputé criminogène dans la ville de Douala). : « quel que soit le moment, je suis sur mes gardes, car les agressions n’ont pas d’heure ici. Je m’inquiète beaucoup plus pour les enfants qu’on enlève régulièrement à la sortie des classes. Les forces de défense et de sécurité sont au courant de cette situation, mais ils ne font rien. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes… c’est terrible ».
« Face aux crimes crapuleux le ministère de la défense aurait – il échoué dans sa mission régalienne ? »
Tout au contraire, c’est le règne du sauve qui peut, lorsqu’il s’agit de l’insécurité. Un dicton visiblement respecté par les forces de défense et de sécurité, censées les protéger. Alors que les citoyens sont victimes d’agressions, d’assassinats en tout genre, rien n’est fait pour assurer ou renforcer leur sécurité. Livrés à leur triste sort, ces nobles citoyens, qui continuent de livrer une bataille acharnée contre la vie chère, l’obscurité et l’absence de routes, vivent dans un sentiment de peur permanent, renforcé par l’indifférence des autorités beaucoup plus occupées à détourner des deniers publics, qu’à sauver des vies. Comment se fait-il que dans une capitale politique, le taux d’agressions continue de galoper ?
Le ministère de la défense aurait échoué dans sa mission régalienne, au regard de la montée effroyable des cas de violence, ces dernières années. Au-delà des discours politiques et des promesses fallacieuses, l’urgence de mettre la sécurité des camerounais au cœur des politiques s’impose.
Christine Babanda