Les français divisés sur la question ?
« Référence de la droite », cette expression employée par François Bayrou lors d’une interview sur LCI, pour désigner un sentiment de trop plein de migrants, a provoqué un tollé au sein de la classe politique, même si la majorité des français semblent partager ce sentiment.
Depuis le 27 janvier 2024, le Premier ministre est accusé de vouloir plaire à l’électorat de l’extrême droite en se saisissant de la question migratoire. Ce qui continue de créer des remous dans le microcosme politique.
« Sentiment de submersion ».
C’est donc une expression amère et difficile à avaler pour la classe politique française qui multiplie des réactions mitigées depuis l’usage de ces mots par François Bayrou d’ordinaire modéré sur ces questions, pour évoquer un sentiment qu’éprouveraient de plus en plus les français face au flux migratoire. Une sortie qui lui vaut les foudres d’une partie de la classe politique et des internautes, qui s’en donnent à cœur joie sur la question.
Sur la toile, c’est une avalanche de réactions mitigées.
C’est la polémique qui continue d’alimenter les conversations en France. Dans les médias, la presse, et même sur les réseaux sociaux. Le Chef du gouvernement français continue de cristalliser les attentions, plus d’une semaine après sa sortie controversée.
Les propos de François Bayrou ont, non seulement fâché la classe politique, mais aussi fait réagir de nombreux internautes. Beaucoup, pensent d’ailleurs que les propos de Bayrou sont un moyen de plaire à une partie de l’extrême droite dans l’hémicycle, pour éviter la censure au moment du vote sur le budget. « Au lieu de mettre l’accent sur le déficit et la dette extérieure de 3228,4 milliards d’euros à payer, ils ont trouvé comment détourner l’attention du peuple français en parlant d’immigration. Et dire que les émigrés sans- papiers sont exploités avec un bas salaire », lance outré, un internaute. À cette crispation, s’ajoute celle d’un autre cybernaute, qui décrie le déclin économique de la France que le gouvernement tente de justifier par l’immigration. La perception selon laquelle la faillite économique de la France serait principalement due à une submersion migratoire est, non seulement erronée, mais elle détourne également l’attention des véritables causes de cette crise.
1- Il est important de reconnaître que la gouvernance joue un rôle primordial dans la santé économique d’un pays. Une gestion défaillante, marquée par des choix politiques favorisant une aristocratie ploutocratique, a conduit la France à des inégalités croissantes et à un affaiblissement des services publics. Les décisions qui privilégient les intérêts d’une oligarchie prédatrice au détriment des classes populaires ne peuvent pas être imputées aux migrants.
2- La réalité économique est complexe. La France fait face à des défis structurels tels que le chômage de masse, la désindustrialisation et une dette publique élevée. Ces problèmes sont le résultat de 2 mandats politiques économiques de la Macronie mal orientés et non de l’arrivée de nouveaux migrants harragas fussent-ils.
3- Enfin, il est alarmant que 74 % de la population entretienne cette idée reçue. Cela démontre une manipulation des discours politiques et médiatiques qui scapegoat les migrants plutôt que de s’attaquer aux véritables responsabilités.
Il est temps de démystifier cette fausse perception et de recentrer le débat sur les véritables enjeux économiques et politiques qui affectent la France et l’Europe toute entière (répercussions du conflit Ukraine/Russie). « La solution ne réside pas dans la stigmatisation des migrants mais dans une refonte de la gouvernance et des politiques économiques restrictives » explique cet explorateur.
Si la plupart des français sur internet accusent Bayrou de se servir de l’immigration comme bouc-émissaire pour justifier l’incompétence de l’exécutif, d’autres réclament plus de fermeté sur la politique d’accueil des migrants : « Aucun pays de nos jours n’encourage l’immigration, même s’il ne la dénonce pas. Il y a des pays qui tolèrent l’immigration choisie, parce qu’ils sont confrontés au phénomène de vieillissement. Même les pays du sud sont aujourd’hui confrontés au même problème, ils refusent l’envahissement par d’autres pays pour fait de guerre ou de misère. Alors que faire, telle est la question qu’il faut discuter ? »
Répondant aux critiques des propos de François Bayrou, certains utilisateurs d’Internet ne mâchent pas leurs mots et jugent avec sévérité l’immigration : Ceux qui ne voient pas la submersion sont dans le déni.
« Tsunami submersion les mots sont faibles… »
Tandis que d’autres soutiennent tant bien que mal l’ancien maire de Pau, évoquant une incompréhension au niveau sémantique : « Bayrou n’a jamais dit qu’il y avait une submersion, mais il a parlé que les gens ont un ressenti un sentiment de submersion migratoire…. Ça n’est pas du tout la même chose. Les mots ont un sens ! », martèle cet utilisateur. Le 27 janvier dernier, le premier ministre François Bayrou s’est attiré l’ire de la gauche et des défenseurs des droits des migrants, en affirmant que la France s’approche d’un sentiment de submersion migratoire ». Un discours de la droite et de l’Extrême-droite, reprise par le chef du gouvernement, qui continue donc de partager l’ensemble des français.
Petit tour d’horizon sur internet avec Christine Babanda.