L’ordre des médecins désavoue Manaouda Malachie
Le président du Conseil de l’Ordre national des médecins du Cameroun dénonce par le truchement d’un communiqué daté du 17 février 2025, la présence des caméras de télévisions au sein des hôpitaux lors des visites inopinées de Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique.
La stratégie du Ministre de la santé publique visant à effectuer des visites inopinées dans les hôpitaux du Cameroun en présence des médias n’est pas bien perçue par le président du Conseil de l’Ordre des médecins du Cameroun. Ce dernier, dans un communiqué s’est inscrit en faux contre ce qu’il qualifie de désacralisation des enceintes hospitalières : « la présence des caméras de télévision et de téléphone prenant des vidéos, altèrent significativement la sacralité des enceintes hospitalières, fragilisent la confiance des populations envers les soignants et les hôpitaux ; et renvoient une image négative de la profession tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », argue Rodolphe Fonkoua, président du Conseil de l’Ordre des médecins du Cameroun. Cette méthode développée par le patron de la santé qui met à nu les imperfections et le manque de professionnalisme de certains personnels expose, pense Rodolphe Fonkoua, la profession : « L’attention de l’Ordre National des Médecins du Cameroun est régulièrement attirée par la présence des caméras de télévision au sein des hôpitaux lors des contrôles administratifs et visites inopinées des autorités sanitaires de notre pays. Dans la foulée, des vidéos humiliantes pour le personnel de santé circulent de façon virale sur les réseaux sociaux, suscitant ainsi des nombreuses réactions y compris celles des confrères étrangers. » poursuit ce dernier.
Une journaliste spécialisée dans le domaine de la santé a récemment posté une capsule vidéo montrant le ministre en train de tancer le personnel de santé dans un hôpital devant les caméras. Pour Rodolphe Fonkoua, ces « vidéos humiliantes pour le personnel de santé » ont suscité de vives réactions au sein de l’opinion. Si l’ONMC reconnaît aux autorités sanitaires le droit d’effectuer des contrôles et des évaluations dans les hôpitaux, il rappelle néanmoins que la théâtralisation de ces descentes « altère significativement la sacralité des enceintes hospitalières, fragilisent la confiance des populations envers les soignants et les hôpitaux et renvoient une image négative de la profession tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ».
Pour Rodolphe Fonkoua, chaque personnel de santé a un droit inaliénable à la dignité quelle que soit la situation. Même en cas de faute, les enquêtes et sanctions doivent suivre une procédure bien établie au sein du Minsante et des ordres professionnels. Aussi, l’ONMC exhorte les autorités sanitaires à de la fermeté dans la gestion des éventuels cas de défaillance professionnelle des agents de santé, mais dans la discrétion et le respect.
En rappel, au lendemain de l’installation de Dr Marie Solange Ndom comme directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala, Dr Manaouda Malachie, ministre de la santé publique, avait procédé à une visite inopinée à l’hôpital de district de New-bell, dans l’arrondissement de Douala 2ème, avant de découvrir une formation sanitaire avec le visage bien triste.