Le sous-préfet d’Idabato enfin libre

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Quelle contrepartie du gouvernement à sept mois pratiquement de la présidentielle ?

Kidnappé depuis près de six mois par des rebelles nigérians, le patron de la commune d’Idabato dans le Ndian, région du Sud-Ouest, est enfin libre.

Une libération qui intervient après des mois de négociations émaillées par le versement d’une énorme somme d’argent. L’État aurait-il finalement cédé au chantage des Dragons Fighter, qui après 100 millions de FCFA, avaient au final exigé 1,9 milliards de FCFA, dix groupes électrogènes, une embarcation et la libération de leurs alliés incarcérés à la prison centrale de Buéa ? Ewane Roland, retenu captif avec l’un de ses collaborateurs depuis le 1er octobre 2024, par les Dragons Fighters, vient d’être sauvé. Libéré aux environs de 19h12 par ses ravisseurs, l’autorité administrative, amaigrie mais qui présente un bon état physique, a été conduite au camp du BIR à Jabane. Le sous-préfet, torturé à travers des vidéos largement relayées sur la toile, sera conduit demain 18 mars à Buéa dans le Sud-Ouest, sous forte escorte policière.

Quelle contrepartie du gouvernement pour cette libération ?

Cela faisait déjà six mois que les populations de l’arrondissement d’Idabato et les autorités administratives de la région du Sud-Ouest étaient sans nouvelles du sous-préfet des céans, Ewanè Roland et de l’agent communal Etongo Ismaël, enlevés dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2024.

Cet enlèvement sera revendiqué quelques jours plus tard par les Dragons Fighters, un groupe séparatiste nigérian qui va exiger des préalables à la libération des otages en leur possession.

Outre la rançon qui s’élève à 1,9 milliard Fcfa, ces hors la loi vont également réclamer 10 groupes électrogènes, une embarcation et la libération de leurs alliés incarcérés à la prison centrale de Buea. Une demande de rançon qui intervient quelques jours après la visite du consul du Nigéria pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans les services du gouverneur de la région du Sud-Ouest Cameroun. Bernard Okalia Bilai et le diplomate avaient alors promis de travailler de commun accord pour retrouver vivant l’autorité administrative et l’agent communal.

Tractations entre le Cameroun et le Nigeria pour libérer Roland Ewane

Pendant l’audience accordée par le gouverneur à l’ambassadeur de Lagos, les deux parties ont réfléchi sur les solutions à apporter pour retrouver vivant l’administrateur civil dont on était sans nouvelles depuis le 1er octobre, date de son enlèvement par des hommes lourdement armés, lesquels s’étaient d’ailleurs enfuient à l’aide d’embarcations en direction du Nigéria. Le consul général du Nigéria pour le Noso a assuré d’une franche collaboration entre les deux pays, et a promis de tout mettre en œuvre, pour retrouver le sous-préfet vivant.

Ainsi, Selon Bernard Okalia Bilai, la communauté nigériane se sentait mal en point du fait de la rigueur du sous-préfet de Idabato, qui exigeait que toutes les taxes qui relèvent du secteur de la pêche reviennent au Trésor public camerounais, ce qui n’était pas du goût des pêcheurs, constitué dans leur immense majorité des nigérians.

Et donc, non contents de payer ces taxes, les mis en cause s’en seraient pris au sous-préfet. Depuis son enlèvement, l’activité économique est en berne, suite à l’interdiction par le gouverneur, de toute activité relative à la navigation, à la pêche jusqu’à ce que le sous-préfet soit libéré sain et sauf. Pour l’heure, il y a un mystère autour de la rançon versée par la partie camerounaise, pour la libération d’un de ses fils.

Christine Babanda

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