Insalubrité

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Douala dans la poubelle

Les tas d’immondices sont devenus des pots décoratifs dans la capitale économique du Cameroun. Sans langue de bois, les populations pointent un doigt accusateur sur les responsables en charge de collecte d’ordures.

L’insalubrité et l’incivisme, voilà les habitudes qui collent le plus à la peau des camerounais. Ils ont du mal à s’en défaire. Ne dit-on pas que les vieilles habitudes ont la peau dure ? Aujourd’hui, il est presque impossible de circuler dans les grandes villes sans se frotter aux nombreux tas d’ordures. Les dépôts d’immondices jonchent pratiquement tous les espaces marchands dans des villes comme Douala, Yaoundé et Limbé. Ceci sous le regard parfois impuissant de l’entreprise chargée de la collecte des ordures ménagères.

Les ouvriers de la société Hysacam sont pourtant à pied d’œuvre pour assainir nos villes, même comme beaucoup reste encore à faire.

« Les employés d’Hysacam se battent tellement, mais il faut multiplier plus d’efforts, car les camerounais pour la plupart ont besoin d’être rééduqués à ce rôle. Cette entreprise doit multiplier les bacs à ordure dans plusieurs secteurs de la ville de Douala sans oublier des campagnes de sensibilisation parce que jusqu’ici, certains n’ont pas bien assimilé les leçons d’hygiène et salubrité » déclare Justin Simdze

La notion d’hygiène et de salubrité ne concerne pas qu’une partie des camerounais, mais tout le monde est concerné. Quels rôles jouent les collectivités locales pour lutter contre l’insalubrité dans leur territoire de commandement ? « Pour rendre nos villes propres, ne relève pas du mystère, à une certaine époque la ville de Bangangté était toujours désignée la ville la plus propre du pays. Tout ce mérite était dû au dur labeur de la mairesse en place tout simplement parce que des mesures strictes avaient été prises pour la circonstance. Mais aujourd’hui, nos collectivités territoriales ne brillent que par leur laxisme, on a comme l’impression qu’ils aiment aussi la saleté » Argue Rodrigue Onana

Dans une interview accordée à la CRTV radio le 20 janvier 2024, le Maire de la ville de Douala Roger Mbassa Ndine affirmait que les ordures produites sont d’ordre de 2700 tonnes par jour, pourtant 30% sont à peine collectées. Pour pallier ce problème, le Maire annonçait la mise en service d’une régie de la propreté urbaine (RPU) pour apporter un coup de pouce aux insuffisances de la société Hygiène et salubrité. Mais jusqu’ici avec toutes les masses d’immondices qui polluent nos villes on a comme l’impression que rien n’a encore démarré.

À qui la faute ?

Pour la bonne marche d’une société, nous croyons que chaque citoyen a sa partition à jouer. Pendant ce temps, aucune raison ne justifie la présence des tas de détritus et les déchets plastiques sur les voies publiques. Seule la présence de ces masses d’ordures détruit nos routes déjà étant donné qu’il n’y a pas assez pour détruire ce qu’on a présentement.

La pollution causée par ces déchets est souvent à l’origine de nombreuses maladies pour les populations telles que le choléra et la propagation des bactéries. Dans le jargon camerounais certains aiment à déclarer « la saleté ne tue pas l’homme noir », une expression dépourvue de tout car vivre dans l’insalubrité nous tue lentement. Afin de réduire ce fléau, les responsables en charge avec bien évidemment l’appui des pouvoirs publics devraient mettre l’accent sur les cours à la citoyenneté parce qu’il serait bénéfique pour la génération future, car à travers ses enseignements scolaires, ils seront mieux outillés en ce qui concerne la gestion des ordures ménagères.  Ceci devrait passer par des compagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires, universitaires et professionnelles, ils réussiront peut-être où leurs pairs ont échoué.

Lisa YOUMSSI

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