« Il faut réveiller le peuple de la léthargie »
C’est la mission du Pr Octave Jokung à travers son livre intitulé « Cent propositions pour restaurer le Cameroun : vision 2040 ». L’agrégé des Universités françaises a expliqué point par point comment il compte restaurer le Cameroun au plus tard en 2040.
Face à une pléthore de camerounais curieux de comprendre par quelle stratégie le Pr Octave Jokung réussirait à restaurer le Cameroun dans un délai de 15 ans, les échanges se sont avérés fructueux entre l’auteur du livre intitulé « Cent propositions pour restaurer le Cameroun : vision 2040 » et les médias, hommes politiques et scientifiques tous présents pendant la cérémonie de dédicace du livre à Akwa, dans l’arrondissement de Douala 1er. De nombreuses préoccupations se sont soulevées durant ce grand moment de l’histoire, notamment celle en rapport avec le sort des camerounais aujourd’hui et demain, et le scientifique a trouvé des mots justes pour éclairer la lanterne des dubitatifs : « nous sommes en 2025, année électorale, il n’y a aucun débat, il n’y a pas de débat sur le fond, il n’y a pas de débat sur l’avenir, il n’y a pas de débat sur le devenir, c’est beaucoup pour qu’on se pose des questions essentielles. Ce pays sera où dans 15 ans, dans 20 ans ? Ce pays nous l’aimons tous et voulons qu’il se porte bien et à chaque fois, on se demande ce qui ne va pas, ce qu’on peut améliorer. Nous avons fait des propositions pour que le pays soit mieux ». Les idées développées dans ce livre ont été ont satisfait la curiosité de la plupart des invités à cette cérémonie : « Il est important de préciser que c’est une œuvre littéraire et scientifique portée par le Pr Octave Jokung, une œuvre extrêmement passionnante qui émet des idées pendant cette année de réfléchir, de discuter ensemble des différentes idées proposées », explique Dr Thierry Tchapnga, président Directeur Général de Africa Indutry Textile. Au sujet de l’impact dudit livre dans l’amélioration des conditions de vie au Cameroun, Dr Thierry Tchapnga rassure : « des choses qui existent déjà peuvent être perfectionnées et c’est vraiment une offre au débat. Je pense que le Cameroun est un pays qui est en mutation, et les propositions qui sont dans ce livre, si elles sont prises au sérieux peuvent permettre effectivement d’améliorer certains pans de la nation ».
Pour l’auteur, le Cameroun s’essouffle dans sa quête de l’émergence et de l’industrialisation. Depuis deux décennies, la situation est alarmante : déficits importants en infrastructures (sanitaires, éducatives, logistiques, énergétiques et immatérielles), faiblesse du capital humain, mauvaise gouvernance, corruption endémique, impunité ostentatoire, détournement outrancier de fonds publics, tribalisme, mise à l’écart de la diaspora, stagnation de l’économie, absence de transformations structurelles, non-maîtrise de l’endettement public, couverture santé aléatoire, chômage galopant, paupérisation de la population … Nonobstant ce constat achronique, le Cameroun doté du troisième potentiel hydroélectrique d’Afrique subsaharienne, détenteur d’un sous-sol riche et varié (bauxite, fer, or, diamant, terres rares …), jouissant d’une situation géographique stratégique et possédant une population jeune et dynamique, peut se relever et faire face aux défis mais surtout aux opportunités qui se présentent afin que sa jeunesse cesse de rêver au départ et participe à la restauration et à l’appropriation de son patrimoine.
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Pr Octave Jokung, agrégé des universités françaises, mathématicien, économiste et financier et enseigne la finance, l’économie et le management. Il est également le Président de l’Institut Universitaire des Sciences et de Management (IUSM). Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages et de plus d’une trentaine d’articles dans les revues scientifiques internationales.
« Croissance inclusive et vision 2040. Le Cameroun semble s’essouffler dans sa marche vers l’émergence »
Depuis de nombreuses décennies le Cameroun est le témoin d’une croissance démographique notable. Actuellement, le Cameroun compte environ 29 millions d’habitants avec un taux d’accroissement estimé à 2,6 %. Cette croissance démographique est due à un taux de natalité élevé de l’ordre de 43 pour 1000 couplé avec l’amélioration des conditions de vie et à la diminution du taux de mortalité. Ce faisant, l’espérance de vie s’établissait à environ 62 ans en 2024. Cette même année, 42% de la population avait moins de 15 ans tandis que 3% de la population était âgée de plus de 65 ans. Selon les projections des Nations Unies, la population du Cameroun pourrait atteindre 40 millions d’habitants d’ici 2040. Cette estimation se base sur un taux d’accroissement de la population qui devrait légèrement diminuer tout en restant supérieur à 2%. D’autre part, une proportion significative de la population sera composée de jeunes adultes à cause du taux de natalité qui restera élevé. Enfin, la majorité de la population vivra dans des zones urbaines et posera d’importants défis en matière d’infrastructures, de logement et de sécurité. Néanmoins, les enjeux principaux concernant le capital humain au Cameroun se situent dans les secteurs de la santé et de l’éducation, à savoir comment assurer des services de santé et d’éducation adéquats à une population en expansion ? En outre, il convient de relever les défis relatifs à l’emploi, en veillant à créer suffisamment d’emplois pour une population active en croissance afin de prévenir le chômage de masse au sein d’une population majoritairement jeune. La première section abordera la question de la Santé, tandis que la seconde traitera de l’Éducation. La construction d’une société stable et prospère dotée d’une justice équitable et d’un système politique équilibré implique la présence d’institutions, de partis politiques et d’un système judiciaire. Les institutions peuvent être caractérisées en tant que structures ou mécanismes sociaux établis pour réguler les comportements et les interactions entre les individus en concordance avec des normes et des valeurs communes. Au-delà des institutions, la garantie de la sécurité sur l’étendue du territoire national est un gage de stabilité et de prospérité. Le Cameroun doit veiller à sécuriser sa population dans un environnement mutant et délicat dans lequel la secte Boko Haram d’un côté et les tensions en République Centrafricaine d’autre part génèrent des vulnérabilités qui sont accentuées par le mécontentement présent dans la zone anglophone. La première section abordera la question de la Constitution et des Institutions, tandis que la seconde se penchera sur les domaines de la Justice et de la Sécurité.
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