Injustice

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Lettre au président de la République

Complot national contre ma personne dans les universités d’État du Cameroun depuis 14 ans (recrutement et dette académique), sur fond de discrimination, de persécution et d’ostracisme.

Excellence Monsieur le Président de la République, Par la présente, je viens auprès de votre très haute personnalité pour vous faire part d’un problème de violation de mes droits à travers une injustice d’une cruauté exceptionnelle, à savoir la marginalisation dont je suis l’innocente victime dans les universités d’État du Cameroun depuis 14 ans en ce qui concerne le recrutement et la dette académique, en vue d’espérer être enfin rétabli dans mes droits.

En effet, mon cas qui est très exceptionnel est un cas d’acharnement prouvant bien que je suis traité comme un étranger, une racaille, un paria dans mon propre pays, car je ne cesse de voir mes dossiers être rejetés systématiquement et arbitrairement des recrutements depuis plus de six ans.

Suis-je vraiment Camerounais ?

Ainsi, je m’en remets à vous cette fois parce que j’ai déjà saisi plusieurs fois vos collaborateurs et autres responsables concernés par ce problème, des chefs du département concerné jusqu’au Premier ministre, sans avoir aucune solution (PJ 1 et 2). Par ailleurs, si je vous écris en ce moment précis, c’est parce que c’est depuis le 19 septembre dernier que les résultats de la dernière vague du recrutement spécial des docteurs dans les trois nouvelles universités d’État (Bertoua, Ebolowa et Garoua) devaient être publiés, et la prise de service devait avoir lieu ce 1er octobre 2025 en vue de leur début du service ce 6 octobre 2025, date officielle de la rentrée académique. Et moi, j’ai bien participé à ce recrutement en postulant à l’université de Garoua pour la troisième fois (PJ 3). Cela dit, la présente requête n’est pas politiquement motivée, mais uniquement liée au chronogramme des activités de la dernière vague du recrutement spécial des docteurs. En outre, toujours en août 2025, un recrutement en remplacement numérique a été lancé à l’université de Douala, et pour cette fois, l’appel à candidatures a été publié (PJ 4). J’ai donc pu faire acte de candidature (PJ 5). Mais depuis la tenue de la CCRA y afférente le 12 août dernier où le département pour lequel j’ai postulé était convié (PJ 6), les résultats n’ont pas été publiés, du moins à ma connaissance. Cependant, il se trouve que, selon les informations que j’ai reçues, les candidats retenus ont été appelés en catimini pour venir prendre service en cachette, sans la publication préalable des résultats. Car, selon un document ayant circulé sur les réseaux sociaux, le Recteur a instruit le Doyen de la faculté des sciences de mettre en service les enseignants retenus dans son établissement (PJ 7). Et moi, jusqu’à ce 6 octobre 2025, je n’ai pas été appelé par la FLSH où j’ai postulé, et je ne connais pas non plus mon résultat malgré mes démarches effectuées là-bas. Même le Recteur, je n’ai pas pu le rencontrer comme d’habitude, en dépit du fait que je lui avais fait savoir mon intention de porter sur la place publique mon problème (PJ 8), comme au PM et au MinEsup. J’ai connu de multiples déboires à l’université de Douala où j’ai pourtant fait tout mon parcours académique et où depuis janvier 2013 j’y ai déposé en vain mon tout premier dossier de recrutement (PJ 9).

Excellence,

Âgé de 43 ans, et titulaire d’un doctorat en sociologie politique depuis le 18 mai 2019 (PJ 10, PV de soutenance, PJ 11 diplôme). Il est donc incroyable que, plus de six ans et quatre mois après la fin de mes études, je sois toujours au chômage. À cette question du chômage des docteurs vous avez fait votre part en instruisant votre gouvernement, le 13 novembre 2018, de recruter des milliers de docteurs dans les universités d’État du Cameroun. Mais, il faut dire que votre instruction est appliquée en pratiquant des discriminations absurdes. À cela s’ajoutent deux années d’arriérés de vacations (2013-2014 et 2014-2015) que me doit l’université de Douala depuis 10 ans. Le département de sociologie m’a attribué 180 heures pour ces deux années de vacations payées. Mais mon nom ne figure pas sur la liste de la dette académique publiée par le MinEsup en décembre 2024, en dépit de mes multiples requêtes faites à ce sujet et des preuves de mes cours effectivement faits (PJ 12, pour les justificatifs).

Malgré mon titre de docteur, titre pourtant valorisant, je suis piétiné dans mes droits par mes propres compatriotes depuis 14 ans. Et toutes ces injustices se résument en ces faits incontestés non exhaustifs : De tous les six enseignants recrutés comme vacataires en 2011 au département de sociologie de l’université de Douala (PJ 13), je suis le seul à ce jour qui ne soit pas encore recruté comme enseignant permanent, 14 ans plus tard. Un des cinq autres a même déjà accédé au grade de maître de conférences et m’a auditionné lors de la troisième vague du recrutement spécial. Mon recrutement comme vacataire au département de sociologie en 2011 a été entériné par une décision du Recteur deux ans plus tard, en 2013 (PJ 14) sans que je sois à ce jour titularisé. À ce jour, je suis le plus ancien enseignant de toute la FLSH de l’université de Douala qui ne soit pas encore titularisé, tous les autres ou presque l’ayant déjà été soit dans le recrutement spécial des docteurs, soit dans les remplacements numériques, à Douala ou ailleurs. Cela fait déjà exactement six ans, quatre mois et 19 jours que j’ai soutenu ma thèse et je ne suis toujours pas recruté comme enseignant permanent dans une université d’État du Cameroun en dépit des nombreux recrutements déjà menés et mes nombreux dossiers déposés. J’ai déjà fait les cinq vagues du recrutement spécial des docteurs déjà achevées et débutées en 2019 (PJ 15, cinq décharges) sans être retenu et sans qu’une raison valable me soit donnée, à part des prétextes fallacieux, alors même que des milliers d’autres docteurs camerounais ont été déjà recrutés dans ce même recrutement spécial. Bien de mes cadets académiques arrivés au département de sociologie de l’université de Douala après moi ont déjà été recrutés, parmi lesquels un cadet social. Des personnes ayant déjà un emploi dans la fonction publique sont recrutées dans les universités d’État pendant que moi je suis au chômage et écarté des recrutements. Depuis 2019, on note 2659 enseignants déjà été recrutés dans le cadre du recrutement spécial, des centaines d’autres ont été recrutés dans les remplacements numériques dans les universités publiques camerounaises sans que j’en fasse partie, alors même que j’ai postulé à certains de ces recrutements, et même eu à déposer des candidatures spontanées. J’ai déjà postulé en changeant d’université et en déposant mes dossiers jusque dans quatre universités d’État du Cameroun sans être retenu. Tous les six doctorants avec qui j’étais inscrit en thèse en sociologie dans ma promotion (PJ 16, pp. 3 et 4) ont déjà été recrutés soit à l’université de Douala, soit dans d’autres universités camerounaises. Un d’eux m’a même auditionné lors de la seconde vague du recrutement spécial en 2020 et est même déjà actuellement maître de conférences. De nombreux docteurs ayant soutenu leurs thèses avant moi et surtout après moi ont déjà été recrutés. J’ai reçu une promesse formelle de recrutement venant d’un précédent Doyen de la FLSH de l’université de Douala en 2015 (PJ 17), et à ce jour, 10 ans plus tard, elle n’a pas encore été concrétisée en dépit des multiples recrutements ayant déjà eu lieu et malgré que j’aie eu à montrer formellement cette promesse à son successeur ainsi qu’au Recteur actuel de l’université de Douala. J’ai reçu une réponse écrite du SG/PM à mon problème en 2022 (PJ 18) sans que finalement il soit résolu à ce jour malgré mes relances. Tous ces faits attestent à suffisance du caractère exceptionnel de mon cas et du complot qu’il renferme à l’échelle nationale. Pourtant, je ne manque pas de compétences. Car, j’ai à mon actif :

Quatre ouvrages dont deux déjà parus et deux en cours de publication (PJ 19) ; 

Six articles ;

Huit colloques ;

16 interventions scientifiques dans les médias ;

14 ans d’expérience professionnelle (secondaire et supérieure) ;

Un an d’expérience comme DAAC (PJ 20) dans un IPES.

Excellence,

Ainsi, si avec toutes ces compétences je me retrouve au chômage, cela est incroyable ! Alors, j’ai étudié les profils des 2659 recrues des cinq vagues de l’opération du recrutement spécial des docteurs et constaté des irrégularités et tricheries, dont : des recrues non titulaires du doctorat ; la falsification des dates de soutenance des recrues ; des recrues aux dates de soutenance problématique ; des recrues avec des lieux de soutenance problématique ; par ailleurs, en plus de ces irrégularités, il y a que bien de ces recrues ont été favorisées contrairement à moi, sur bien des aspects : l’âge. Des jeunes de 24 – 25 ans sont recrutés tandis que moi, dans la quarantaine déjà, je suis écarté. Le profil. On me dit souvent que je ne suis pas recruté parce que je n’ai pas le profil. Or, 64 % des recrues n’ont pas le profil conforme aux postes ouverts dans le recrutement spécial. Pire, à trois vagues (2e 3e et 4e), j’avais le profil conforme sans être recruté. Lorsqu’on subit une telle injustice dans son propre pays, la première idée qui nous vient à l’esprit est celle de le quitter. Mais le 10 février 2024, vous avez que « la solution n’est pas toujours de s’en aller ». Je suis bien d’accord avec vous sur ce point, car je n’ai pas l’intention de quitter mon pays. Mais, depuis 14 ans et jusqu’ici, l’accès légal à la fonction publique m’est refusé sans aucune raison valable. Or, l’Enseignement supérieur est, dans tous les pays du monde, le premier et principal débouché de tout titulaire du doctorat. Il ne peut d’ailleurs en être autrement, car si tous les docteurs doivent aller exercer en dehors des universités, qui enseignera dans ces universités ? 

Par ailleurs, l’autre option qui s’offre à nous est l’emploi dans le secteur privé. Mais ici, la disposition du Code du travail en son article 23 alinéa 2 selon laquelle, « les contrats de travail sont passés librement » a fait que les patrons traitent leurs employés avec peu ou pas de considération. On note ici la précarité des emplois, car on peut être licencié à tout moment et parfois même sans préavis et sans motif valable, parfois simplement suite aux humeurs de l’employeur. C’est vrai, comme vous l’avez dit le 10 février 2025, on ne peut recruter tout le monde. Mais un tel principe pourrait-il être appliqué à moi qui attend mon recrutement depuis 14 ans pendant qu’on a entretemps recruté des milliers d’autres arrivés après lui ? Dans tous les pays du monde, sauf cas d’incompétence avérée, le principe du premier venu s’applique dans l’administration. L’autre possibilité est l’auto-emploi ou l’entrepreneuriat. Mais, au Cameroun, selon des sources, 80 % des entreprises créées ferment les portes après seulement deux ans. Il est des activités qu’un docteur ne devrait pas faire pour préserver ne serait-ce que sa dignité. Il devrait même exister un texte sur le statut du docteur dans notre pays ; lequel devrait protéger le docteur des fléaux comme le chômage. En effet, ce qu’on ne comprend pas, c’est que quelqu’un comme moi avec un doctorat et une participation à un séminaire sur les méthodes de l’enseignement supérieur (PJ 21), ait postulé déjà cinq fois à un recrutement au poste d’assistant sans être retenu. 

Excellence,

Ce que je subis depuis 14 ans dans les universités d’État du Cameroun ne porte qu’un seul nom : LA TORTURE. Mais c’est une torture psychologique, mentale et morale, telle que définie et condamnée par le Code pénal en son article 277-3. Et, selon moi, les raisons possibles de tout cela sont par exemple les suivantes :  

  • Me chasser du pays.
  • Me décourager.
  • Me détourner de mon objectif.
  • Me manipuler et me contrôler.
  • Tuer mon génie et empêcher mon étoile de briller.           
  • Me punir pour avoir osé demander son recrutement.   
  • Me confiner dans un statut informel afin que je reste et travaille dans l’ombre.
  • Me priver d’une aisance matérielle et d’une vie heureuse.               
  • On me prête des ambitions présidentielles.
  • On me considère et me traite comme un opposant politique au pouvoir.
  • Je suis uneinnocente victime de la jalousie, de la haine et de la méchanceté de mes compatriotes.

Les conséquences des tourments qu’on me fait subir sont catastrophiques sur ma vie. À mon âge en effet, 43 ans, après avoir été abusivement licencié de mon poste de Directeur des affaires académiques et de la coopération dans un IPES de la ville de Douala en 2021, j’ai été obligé, en raison du chômage, de quitter la location et rentrer vivre en famille avec mes neveux et ma mère à qui parfois de demande même jusqu’à 500 FCFA, alors même que je devais être déjà en train de m’occuper d’elle à son âge. Mais, paradoxalement, après mon doctorat, j’ai sollicité de réintégrer les activités du département de sociologie de l’université de Douala, mais on m’a dit que je dois travailler gratuitement. Les universités camerounaises pratiquent-elles déjà l’esclave ? Par ailleurs, les frais de dossier du recrutement des docteurs sont assez onéreux, à savoir entre 25 000 et 30 000 FCFA, auxquels il faut ajouter les frais de transport qui vont jusqu’à 50 000 FCFA aller et retour (Douala – Garoua ou Maroua). Plus exceptionnel encore, ces mêmes frais de dossier exigés au recrutement spécial des docteurs sont aussi demandés dans le cadre des remplacements numériques. 

Excellence,

En plus de mériter ce recrutement en raison de mes compétences avérées, j’ai respecté le principe de John Fitzgerald Kennedy prononcé en 1961, à savoir « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ». En effet, ce que j’ai pu faire pour mon pays est, entre autres, avoir publié deux ouvrages sur l’histoire nationaliste du Cameroun afin de contribuer à ce que mes compatriotes puissent connaitre l’histoire de notre pays. Je sollicite donc, par cette requête, votre haute Intervention dans ce problème afin que je puisse être rétabli dans mes droits. Si j’émets donc cette demande, c’est parce qu’un nouvel échec sera encore plus insupportable pour moi. Mais je ne souhaite pas que le problème arrive jusqu’aux manifestations publiques, voire à une grève de la faim comme j’en ai déjà l’intention. Dans l’espoir que ma requête sera examinée favorablement et avec diligence, Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République,mes plus sincères considérations.

Dr Étienne Segnou

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